Des traces d’un passé lointain

Roeschwoog et ses environs ont dû être habités dès l'époque antique, comme l'atteste une coupe de bronze de la période Halstatt (-800 à -400 av. J-C) trouvée sur le ban de la commune.
Un peu plus tard des éléments archéologiques, bien fournis par ailleurs dans la région, ont témoigné de la présence romaine, l’Alsace étant occupée par les romains pendant les premiers siècles de notre ère.

Un village qui s’installe durablement au moyen-âge

Des fouilles archéologiques entrepris lors de l’aménagement du quartier Immenlach dans les années 1990-2000 ont sortis de terre de nombreux objets, dont un scaramaxe -une lame tranchante de moyenne taille-, à travers une nécropole mérovingienne.  Ces découvertes permettent d’affirmer qu’au VIIème siècle Roeschwoog était un village d’une certaine importance.

Le premier écrit mentionnant le village remonte à 736 dans les actes de l’abbaye de Murbach (près de Guebwiller). Au moyen âge, le village possède un tribunal rural qui regroupe l’autorité judiciaire s’étendant à une dizaine de villages aux alentours. C’est la naissance du comté de l’Uffried.

Bien plus tard, en 1359, les seigneurs de Fleckenstein, dont le château ruiné se dresse encore dans les Vosges du Nord, acquièrent le village. On peut également voir dans la chapelle du milieu du XVIe siècle une clé de voûte aux armes des sires de Fleckenstein.

Parenthèse protestante, et conflits territoriaux

En 1543, la Réforme, à laquelle ont adhéré les Fleckenstein, est introduite dans les villages de l'Uffried en vertu du principe "cujus regio, ejus religio" (la religion du prince s'applique aux populations qu'il domine).

Au XVIIe siècle, la guerre de Trente Ans (1618 - 1648) est un désastre pour l'Alsace qui verra les deux tiers de sa population périr ou mourir de faim. A partir des traités de Westphalie qui mettent fin à la guerre, l'Alsace passe progressivement du Saint Empire Romain Germanique au Royaume de France de Louis XIV. En 1685, Roeschwoog et Giesenheim se reconvertissent au catholicisme, la religion du Royaume de France.

En 1720, avec l'extinction des Fleckenstein, le Comté de l'Uffried passe aux mains des Rohan-Soubise qui le conserveront jusqu'à la Révolution française.

La guerre et la misère réapparaissent avec la Guerre de Succession d'Autriche (1740 - 1748). Le lieu-dit "Pandurenbuckel" au Sud du village fut d'ailleurs le thêatre d'une bataille nocturne, à l’été 1744, à la lueur des torches. Les troupes françaises mirent en déroute des mercenaires hongrois sanguinaires : les Pandours, à la solde de l'Empereur d'Autriche.

 

Le saviez-vous ?

Au Moyen-Age, le village actuel correspondait à deux localités : ROSSEWAG qui était un "village-rue" le long de l'actuelle rue de Fort-Louis et GIESENHEIM qui était un "village tas" autour de l'actuel calvaire situé au croisement des rues de la Forêt et de la Gare.

Durant le XVIIIe siècle, les deux villages fusionnent et la nouvelle entité qui garde le nom de ROESCHWOOG se voit attribuer son blason "d'azur à l'étoile à huit raies d'or, enfermée dans un cercle de sable".

 

De la révolution française à l’annexion allemande

A la fin du XVIIIème siècle la Révolution transforme en profondeur la société, remettant en cause principalement l’autorité du roi et le pouvoir de l’église qui ont régi pendant de nombreux siècles. Roeschwoog n’échappe pas aux réformes sur l’organisation politique.

Les membres de l'association 108e de ligne, régiment de l'armée de Napoléon (Roeschwoog, 2021)La réforme institutionnelle de 1791, crée le canton de Fort-Louis avec 14 communes. Après la chute définitive de la place forte construite par Vauban un siècle plus tôt, le chef-lieu passe à Roeschwoog avant que le canton ne fusionne avec celui de Bischwiller, encore aujourd’hui.

De cette époque date cependant l'existence d'une perception (fermée dans les années 2010), d'un notariat et d'une poste centrale, qui font encore aujourd'hui de Roeschwoog un petit centre administratif.

De 1870 à 1918, l'Alsace-Moselle devient Reichsland au sein de l'Empire allemand. Cette période d'expansion économique voit notamment la généralisation du chemin de fer. En 1876 est terminée la ligne Strasbourg-Lauterbourg et en 1895 la ligne Haguenau-Rastatt qui n'est plus utilisée actuellement. La jonction de ces deux lignes se fait à Roeschwoog.

La première guerre mondiale n’échappe pas aux jeunes hommes tombés sur les différents champs de batailles : Roeschwoog pleure ses 24 victimes de la grande guerre.

Dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale

La Ortskommandantur Rue Principale, villa

La deuxième guerre mondiale éclate, l’arrivée de l’ennemi est attendue. En 1939, la population est évacuée en Haute-Vienne, dans les villages de Veyrac et Verneuil-sur-Vienne.

En mai 1940, la défaite française est actée. Les habitants quittent le Limousin et regagnent leur domicile. L’occupant allemand s’installe et annexe l’Alsace et la Moselle. La population vit au rythme du Reich. En 1942, les jeunes hommes sont incorporés de force dans l’armée allemande.

Après le débarquement des forces alliées sur les côtes normandes en juin 1944, les bombardements et les combats se rapprochent. Le village est libéré une première fois le 12 décembre 1944, mais début janvier 1945, les allemands contre-attaquent et franchissent le Rhin. Les combats nombreux sont rudes ; des maisons sont détruites dont l’ancienne Poste située rue de la gare. La localité est libérée définitivement le 17 mars 1945.

Un triste bilan lourd est décompté au sortir de la guerre : 5 combattants français sont morts pour la France, 46 incorporés de force décéderont sous l’uniforme allemand, ainsi qu’un engagé volontaire de la wehrmacht.

Des dernières années à l’époque contemporaine

Le village se remet en route après guerre, les besoins en logement sont importants Depuis la fin des années 1960 des lotissements sortent de terres et le village ne cesse de s’étendre.

 

Un aéroport…à Roeschwoog ?

En 1970, la chambre de commerce de Strasbourg envisage la création d'un aéroport pour la métropole alsacienne à l'est de Roeschwoog. Les élus sous la conduite du Maire Hubert Lohr et les habitants protestent contre ce projet auquel ils n'ont pas même été associés et celui-ci est finalement abandonné. C’est à quelques kilomètres de la commune qu’un aéroport voit  le jour en 1997, le Baden Airpark, sur le site d’un ancien aéroport militaire canadien.

 

Le progrès économique, social et la modernité de la vie courante se déploie au fil des années. Le réseau électrique est généralisé à toutes les habitations en 1957. Le château d’eau est construit et mis en service en 1962. La collecte des ordures ménagères est en place depuis 1975. Le réseau d’assainissement est achevé en 1980. Pour les télécommunications, internet est actif depuis le début des années 2000 (ADSL) et en 2022 la fibre optique est disponible après plusieurs mois de travaux.

Ses transformations successives se réalisent entre autres avec l’association des communes voisines. Ainsi un syndicat regroupant 9 communes voit le jour en 1968, c’est le SIVOM de l’Uffried  Nord. Parmi les autres réalisations du SIVOM figure le lieu de baignade du Staedly. Le syndicat est remplacé en 1993 par la communauté de communes de l’Uffried dont le siège est également à Roeschwoog.

Dans les années 1990 est créée une zone d'activités économiques à Roeschwoog. Son dernier appui majeur sera la réalisation du Centre de marques de Roppenheim en 2012. En 2014, la communauté de communes de l’Uffried disparaît, Roeschwoog est intégré à la communauté de communes du Pays Rhénan dont le siège est à Drusenheim.

La vie du village se structure autour de ses principaux équipements :

  • la Maison des Oeuvres et de la Culture construite en 1968 et agrandie à plusieurs reprises
  • les stades de football et leurs vestaires construits en 1984, ainsi que les terrains de pétanque et de tennis.
  • la zone des services de la rue principale avec sa banque, son notariat, son bureau de Poste depuis 1999 et la Trésorerie principale (1979-2014) devant laquelle s’organise tous les samedis matins un marché hebdomadaire
  • l’école maternelle La Roselière construite en 1977 et agrandie en 2004
  • l’école élémentaire intercommunale André Weckmann en 2004
  • création de la médiathèque en 2008 après le déménagement de la mairie dans son lieu actuel (la villa Hager)
  • dans un un futur proche un nouveau périscolaire verra le jour en bordure de l'Ecole Weckmann